• Avatar et Maurice Blanchot

    "Quiconque est fasciné, ce qu’il voit, il ne le voit pas à proprement parler, mais cela le touche dans une proximité immédiate, cela le saisit et l’accapare, bien que cela le laisse complètement à distance. La fascination (….) est la relation que le regard entretient, (….) avec la profondeur sans regard et sans contour, l’absence qu’on voit parce qu’aveuglante."

    Maurice Blanchot, L’espace littéraire, Gallimard, collection Idées, Paris, 1955

     

    Avatar le film (détail)

     

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    Ainsi je comprends mieux pourquoi je pense encore à Avatar, que j’ai vu hier après-midi. Plus qu’un film, c’est une véritable expérience dans laquelle le spectateur est invité à entrer puisque grâce à la technologie 3D il pénètre une réalité augmentée. Pourtant, comme Maurice Blanchot le dit si bien, le spectateur n’entre jamais vraiment dans le film qui reste une autre réalité ; mais la confusion monde réel/film projeté donne l’illusion de cette « proximité immédiate ». Le cinéma n’a jamais aussi  bien porté son nom de medium, puisqu’il sert ici de passerelle entre les deux mondes, même si cette passerelle tend à se faire oublier.


     Mémoire

     

     La vue a rarement été autant sollicitée puisque la fascination saisi le spectateur dès les premières minutes du film. Tout est question de regard, un regard transformé par les lunettes 3D qui permet de saisir « la profondeur sans regard et sans contour » de l’écran. Ainsi, par momen,t l’image excède le format de la toile, ou du moins en donne l’impression. C’est pour cela que la phrase de Maurice Blanchot sonne juste ici : ce que le spectateur « voit, il ne le voit pas à proprement parler mais cela le touche dans une proximité immédiate, cela le saisit et l’accapare, bien que cela le laisse complètement à distance. »

    L’univers crée par James Cameron, bien que nombre de commentateurs lui prête une nouveauté et une inventivité totale, reste dans les limites de l’imagination humaine chère à Descartes. Si les créatures et la végétation de Pandora sont inédites, elles restent imitatives de ce que l’homme connaît déjà. Les animaux ont plus de pattes, des appareils respiratoires inspirés de ceux des poissons de nos océans, la population des Na’vis reprend de nombreuses caractéristiques félines et humaines, les créatures volantes ressemblent à nos dinosaures préhistoriques, la flore s’inspire de la forêt amazonienne. Et pourtant, ou peut-être précisément à cause des ces éléments, le voyage sur Pandora est fabuleux. Le spectateur garde des repères humains et terrestres dans un environnement de réalité augmentée.

    Cette réalité augmentée se fait ainsi par l’intermédiaire du format 3D, mais également par celui du monde mis en images numériques par le réalisateur. La fable ou le conte se prêtent ici à un retour vers le temps de l’enfance, celui où le merveilleux et le fantastique ne sont pas mis de côté par la rationalité et l’expérience de l’adulte. Quel confort que de se sentir pris par la main, emmené et guidé dans un univers si différent et pourtant si familier où la lumière joue un rôle primordial. La nuit sur Pandora se fait fluorescence, phosphorescence, brillance, éloignant les spectres effrayants de la nuit noire. Tout y est douceur, la nature se fait amie et alliée pour le plus grand délice du spectateur.

     

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  • Commentaires

    1
    Moun
    Jeudi 21 Janvier 2010 à 13:38
    .... nouvelle séance pour nouvelles réflexions?
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    2
    J-F
    Lundi 5 Juillet 2010 à 21:53
    en fait avatar c'est l'évolution cinématographique de nos dessins animés d'antan. Quand petit nous regardions "les classiques" cela nous transportait parce que notre immagination était mise a contribution, cette magie des dessins animés nous transportait plus que les films, avec des couleurs différentes de ceux-ci, des histoires adaptés, tout pour nous touché. sans parler bien sûr de la pseudo-psychologie qu'il y avait derrière tout ça. comme je le disais donc, avatar c'est nos dessin animés qui ont évolué en même temps que nous. nous retrouvons les couleurs envoutantes, les histoires prenantes et cette différence d'avec les films "normaux. sauf que la technologie c'est dorénavant mêlée à tout cela. on se retrouve avec un dessin animé de grand qui se paye le luxe d'avoir un écran aussi vaste que le monde qu'il nous introduit et nous retrouvons donc cette âme d'enfant qui nous transporte a l'intérieur du film, nous retrouvons notre immagination débordante et comme on le dirait de nos jours "on est à fond!". avatar un dessin animé des temps modernes, une fresque fantastique dans lequel on plonge sans retenue. nous avons finalement retrouvé cette magie qui nous avait abandonné, ce uqi est en parfaite adéquation avec cette société qui cherche avant tout à rester jeune!!!

    (attends là j'ai essayé de sortir un truc chiadé, vaus pas passer pour un montagnard attardé ^^)
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